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Sortie annuelle : Bibracte & Autun

28 personnes ont répondu à l’invitation du Bureau de l’Amopa90 et se sont levées de bonne heure pour un départ à 6h30 du parking Rouget de l'Isle. Après un arrêt technique d'une vingtaine de minutes sur l'Aire de Dole Romange, nous arrivons comme prévu vers 10h45 pour la visite du Musée de Bibracte.

Bibracte et Autun en quelques dates :

  • 120/121 avant JC : les Éduens sont les alliés, les « fratres » du peuple romain. Peuple ami de Rome,
  • En 58 avant JC, Bibracte en appelle à Rome, pour contrer l’avancée des Helvètes, poussés par les Suèves d’ARIOVISTE. Les Helvètes, qui souhaitent gagner la Saintonge en passant par le territoire éduen, sont défaits par César, non loin de Bibracte, aux environs de Montmort,
  • Mai 52 avant JC, Bibracte accueille l’Assemblée des peuples de Gaule, qui confie à Vercingétorix, le commandement suprême des armées gauloises, à la grande déception des Éduens,
  • 27 Septembre 52 avant JC : défaite de Vercingétorix à Alésia. Malgré le ralliement tardif des Éduens à Vercingétorix -ralliement bien divisé, on parle même de traîtrise de leur part-, César les traite avec ménagement et leur laisse la liberté par stratégie (consolider et amplifier la romanisation à venir) et peut-être  pour les  remercier de l’aide apportée dans la défaite de l’Arverne Vercingétorix,
  • Hiver 52/51 avant JC : César finit à Bibracte la Rédaction du De BELLO GALLICO, et fait reposer ses troupes,
  • En 15 avant JC, sous le règne de l’empereur Auguste, fondation de la ville d’AUGUSTODUNUM : « la place forte d’Auguste » AUTUN.
         Triple fonction : à la fois travailler à la romanisation de la Gaule, récompenser les Éduens, peuple ami, et travailler à l’instauration de la Pax Romana

La ville est construite sur un espace de 200 ha, ce qui est déjà considérable pour l’époque ; dotée d’une muraille de 6000 m ; d’une hauteur moyenne de 11 m. Muraille plus honorifique que défensive percée de 4 portes monumentales. On y trouve, intra-muros un théâtre, le plus grand de Gaule avec 147,80 m de diamètre, un amphithéâtre aujourd’hui disparu, entres autres vestiges, une prestigieuse universitéBibracte se vide alors peu à peu au profit d’AUTUN, et accessoirement de Cavillonum (Chalon sur Saône) et Mâcon.

Les ÉDUENS : peuple de la Gaule Celtique (Nièvre, Saône et Loire, et une partie de la Côte-d’Or) . Capitale : Bibracte. Riches terres, notamment en blé. Ennemis : Séquanes, Arvernes, Helvètes. Les Éduens forment une puissante confédération avec plusieurs peuples voisins : les Lingons, les Mandubiens, les Parisii, les Bituriges… Selon une légende rapportée par Tite Live, les Éduens apparaitraient au VI siècle avant JC. Ambigatus roi des Bituriges, devant la surabondance de population sur son fécond territoire, demande à ses 2 neveux de migrer avec autant d’hommes que nécessaire, l’un vers l’est, l’autre vers l’Italie. Ce dernier lève des peuples dont des Éduens lesquels seraient à l’origine de la fondation de Mediolanum (Milan)

Les « Aidousioi » apparaissent vraiment dans l’histoire en 144 avant JC. Voir ce qu’en dit l’historien STRABON :« Les Aeduens se faisaient appeler aussi les frères du peuple romain et ils avaient été effectivement les premiers d’entre les peuples de la Gaule à rechercher l’amitié et l’alliance des Romains. » (Terres riches à développement du commerce). En 122 avant JC, ils prennent la position dominante en Gaule, après la défaite des Allobroges et des Arvernes face aux Romains : situation qui ne plaisait guère aux autres peuples gaulois.

En 58 avant JC, les HELVETES, poussés par Arioviste, veulent passer par les terres des Éduens. Appel au secours des Éduens auprès des Romains, avec une ambassade menée par le Druide Diviciacos, à Rome -⇒ intervention de César (pour des raisons de politique intérieure romaine essentiellement).

En 52 avant JC, Bibracte voit -à la grande déception des Éduens- Vercingétorix obtenir la conduite de la rébellion. Diviciacos est chargé de commander la cavalerie éduenne.

Questionnement : Rôle trouble des Éduens lors de la bataille d’Alesia : Ont-ils trahi ?

Les forces en présence : 300 000 Gaulois contre 80 000 Romains + intérimaires. 
Si tous les peuples gaulois étaient rentrés dans la bataille, César aurait sans doute été vaincu.

Pour Napoléon qui a longuement étudié cette bataille durant son exil à Saint Hélène, 1000 hommes décidés auraient suffi à percer la ligne de défense de César.

Alors ?

  • Certains chefs gaulois, notamment Éduens, n’étaient pas volontaires pour affronter les Romains à défection quasi certaine de certains, ralliement difficile à Vercingétorix, l’Averne,
  • César insiste souvent sur le côté versatile des Éduens : peuple ami des Romains depuis 122 avant JC -peuple qui commerce énormément avec Rome- soucieux d’être en paix, d’autant que la guerre est désormais sur son territoire avec des effets collatéraux,
  • « Jalousie » envers les Arvernes qui commandent ?
  • Reconnaissance envers César qui les a libérés des Helvètes et des Suèves d’Arioviste ?

Bref : les Éduens, dont le contingent est conséquent, sont-ils réellement rentrés dans la bataille ? Pour certains historiens c’est peu probable. Et il est quasi sûr que César, avant la bataille, avait « retourné » les/des chefs Éduens, qu’il avait rencontrés préalablement à plusieurs reprises… (promesse de la citoyenneté romaine, promesse de les laisser libres…). De fait, il ne punit pas les Éduens, de même que les Arvernes, après la bataille, malgré leur ralliement à Vercingétorix et demeure même à Bibracte pendant l’hiver qui suit Alésia. Mais César ne fait pas connaître toutes les manœuvres dont il a usé : sa victoire, telle que rapportée dans le De BELLO GALLICO,  n’en est que plus spectaculaire devant le Sénat romain.

Pour s’occuper :

  • Une histoire de gastronomie entre Vercingétorix et César : connaissez-vous la légende Auvergnate du Coq au Vin ?
  • GALLIA  à en Français : La GAULE .Pourquoi une seule lettre L dans notre langue ?

Gérard Saur

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C'est vite l'heure du repas, celui-ci est pris au restaurant de l'Hôtel du Morvan à Saint-Léger sous Beuvray à quelques kilomètres sur la route d'Autun. Nous retrouvons ensuite le bus pour nous diriger vers Autun (Augustodunum), récupérer le guide et visiter les principaux sites : Le Rempart Romain, le Temple (dit) de Janus,  la Porte d'Arroux, la Porte Saint-André et le Théâtre Romain.

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Déjà 16h30 : il est temps de reprendre la route, direction Belfort, en attendant la sortie de l'an prochain. Mais une chose est sûre : il faudra revenir, il y a encore tant de choses à voir...